Origines du mot

La définition effective du terme automatisme englobe plusieurs domaines et possède une série de mots dérivés de sa racine automate. Le sens de ce mot a évolué au fil du temps et au gré des avancées techniques et scientifiques pour arriver à la définition actuelle, prenant alors trois significations (définition Automatisme, Le Petit Robert, 2009):
– Premièrement physiologique : Accomplissement de mouvements, d’actes sans participation de la volonté ; activité d’un organe sans intervention du système nerveux central.
– Un deuxième sens technique, dérivé du mot automate : Qui, une fois mis en mouvement, fonctionne de lui-même ; qui opère par des moyens mécaniques.
– Un troisième sens qui introduit la notion de répétition et de constance : régularité dans l’accomplissement de certains actes, le déroulement d’évènements.

Automate, automatisme

Le mot automatisme est attesté pour la première fois en 1740. Il est créé par analogie entre le terme automate et le suffixe -isme. Le mot automate désigne alors « une machine animée par un mécanisme intérieur et imitant les mouvements d’un être vivant », il semble attesté dès 1532, son étymologie est d’origine grecque : le terme automatos apparaît chez Aristote (384-322 av. JC désignant à la fois « le hasard », « le fortuit », et le spontané dans le sens « qui se meut soi-même »).

Le terme automatisme prend alors une acception physiologique : « mouvements rendus automatiques par l’habitude », puis dérivant rapidement en « ensemble des mouvements non-voulus ou des impulsions non-voulues ». Pour arriver à une acception philosophique : « faculté de se déterminer par soi-même », dans le langage général, disposition qui fait qu’un homme n’est qu’un automate.

Introduction de la technique

Aux XVIIIème et XIXème siècles, avec le développement de l’industrie, l’aspect technique s’étaie et un champ lexical découlant du mot se développe : automatiquement, automatiser etc.

« caractérisé comme une machine. (…) qui agit sans liberté de « manière machinale et par routine », sans volonté, car elle opère par les moyens mécaniques qui, en tant que mécaniques se trouvent dépourvues de toute initiative digne de ce nom et sans intervention humaine, car elle ne possède ni conscience de sa situation, ni réflexion sur elle-même. » Grivois, p.10

La part mentale

Au cours de ce siècle une autre acception va être développée. En 1802, le philosophe Maine de Biran donne un autre sens au terme qui va nous intéresser, désignant alors un travail mental exécuté sans l’intervention de la pensée. En 1841, Jules Baillarger écrira la Théorie de l’automatisme. « [La rêverie] cet état c’est l’automatisme de l’intelligence, caractérisé par l’exercice de la mémoire et de l’imagination ».

Grâce à l’avancée de la recherche scientifique notamment sur le système nerveux, la perception du vivant va radicalement changer : « L’on en arrive ainsi à se représenter l’automatisme du côté de la spontanéité, de l’absence de conscience et du niveau inférieur et le non-automatisme du côté supérieur de ce qui est conscient, volontaire et délibéré ».

À la fin du XIXème début XXème l’automatisme va prendre trois directions principales, touchant alors aux domaines scientifiques, spirites et artistiques. Comme il est souvent le cas lors de découvertes les frontières entre ces trois domaines sont mouvantes.