Au cours de cette seconde période le panel de sujets abordé s’élargit : Scènes de vie quotidienne, fantasmagoriques, religieuses, ésotériques, mêlant figures humaines, animales, monstres inoffensifs ou démoniaques tout droit issus de l’imaginaire de Regner.
Il est difficile de savoir si ces sujets étaient déjà latents lors de la première manière, le peintre ayant alors fait un choix délibéré des thèmes qu’il mettrait en lumière (illustrant essentiellement des duos et trios de personnages féminins), ou si une évolution progressive vers un monde fantastique s’est produite à travers la pratique prolongée du dessin automatique. Rappelons que ce bestiaire fantastique était déjà présent lors de la fabrication des Objets naturels à réaction poétique.
Les scènes religieuses tiennent une place majeure dans l’œuvre de Regner. Ayant reçu une éducation religieuse, il est tout à fait normal que cet enseignement latent resurgisse à travers ses créations, bien qu’il se soit détourné très jeune de toute pratique religieuse.
Quelques toiles laissent transparaître une interrogation autour de la mort, probablement très forte chez Regner. Ces scènes de recueillement dégagent une sensation de grande sérénité, de douceur, non présentes dans le reste de la production. Thème très bien senti par Henry Lhotellier :
Ce défrichage de l’inconscient, ce rigoureux et impitoyable regard sur nous-mêmes posait inévitablement le problème du sacré. Le sacré chez REGNER, apparaît comme une méditation sur la mort : Piéta, Mise au tombeau. Cependant, les soins attentifs dont les corps précieux fait [font] l’objet, les gestes doux et enveloppants laissent aussi supposer le futur immédiat d’une résurrection glorieuse. Nous sommes ici loin de la marmite bouillonnante de notre inconscient ; nous nous sentons transportés dans un univers de calme et de paix profonde. Lhotellier, in Bononia, 1991.
Un autre thème lié au sacré et cher à l’artiste est présent : l’ésotérisme. Regner a été attiré par cette doctrine très jeune et n’a jamais cessé de s’y intéresser, jusqu’à entrer dans l’ordre rosicrucien au cours des dernières années de sa vie.